Depuis plusieurs décennies, la Chine s’est positionnée comme un partenaire incontournable du Gabon, contribuant à la construction de plusieurs édifices publics majeurs, tels que les palais Léon Mba et Omar Bongo, qui abritent respectivement l’Assemblée nationale et le Sénat. Coopération sino-gabonaise.
Si ces réalisations sont reconnues et appréciées, les nouvelles autorités gabonaises, sous la direction du général Brice Clotaire Oligui Nguema, souhaitent désormais orienter cette coopération vers des projets d’infrastructures plus ambitieuses.
En marge du 9e Forum sur la coopération sino-africaine, tenu à Beijing, le général Oligui Nguema a rencontré le président chinois Xi Jinping le 4 septembre, afin de discuter de l’avenir des relations entre les deux nations. À cette occasion, le dirigeant gabonais a exprimé la volonté de son gouvernement de renforcer davantage les liens avec la Chine, en mettant un accent particulier sur des projets structurants capables de soutenir le développement économique du Gabon.
Cette volonté de modernisation est clairement réaffirmée par Régis Onanga Ndiaye, ministre gabonais des Affaires étrangères, qui dans une interview accordée à RFI, a détaillé les attentes des nouvelles autorités. « Pour un pays comme le mien, ce dont nous avons le plus besoin, ce ne sont plus des constructions cosmétiques comme des beaux palais.
Non. Nous travaillons avec la Chine pour que l’on ait des infrastructures de grande dimension, des ports, des grandes voies, y compris des voies d’intégration régionales », a-t-il déclaré, soulignant ainsi la priorité donnée aux projets à fort impact économique et social, notamment dans les domaines de l’énergie et des infrastructures.
La rencontre avec le président chinois Xi Jinping a été l’occasion pour le Gabon de rappeler l’importance de la Chine dans son développement. Depuis plus de 10 ans, la Chine est le premier partenaire commercial du Gabon. La relation sino-gabonaise s’est intensifiée au fil du temps, et a été portée à un nouveau niveau de coopération stratégique, fondée sur un modèle gagnant-gagnant.
Le ministre des Affaires étrangères a rappelé que les deux pays partagent une longue histoire de collaboration fructueuse. « La Chine et le Gabon sont de vieux amis et de vieux partenaires traditionnels. En 50 ans, nous avons fait beaucoup de chemin, il y a eu beaucoup de croissance et aujourd’hui, il n’est pas surprenant que les choses continuent à progresser », a-t-il indiqué, évoquant les célébrations récentes du cinquantenaire de la coopération bilatérale.
Aujourd’hui, la priorité des autorités gabonaises est claire : le développement d’infrastructures d’envergure, telles que des ports et des voies de communication majeures, est indispensable pour soutenir la croissance du pays et répondre aux besoins urgents de la population. La Chine, de par son expertise et sa position de premier partenaire commercial, apparaît comme un acteur clé pour accompagner le Gabon dans cette nouvelle phase de modernisation. Lire Plus !
En somme, la rencontre de Beijing a permis de consolider davantage la coopération sino-gabonaise, tout en traçant une feuille de route ambitieuse pour l’avenir. Cette relation de partenariat stratégique, basée sur la confiance et le respect mutuel, semble promise à un bel avenir, alors que le Gabon cherche à franchir de nouveaux paliers dans son développement économique.
Des perspectives de développement axées sur l’énergie et l’intégration régionale
Dans la lignée de cette ambition de modernisation, le Gabon entend également faire un bond significatif dans le secteur énergétique, un domaine crucial pour son développement. En effet, selon Régis Onanga Ndiaye, l’un des points essentiels des discussions entre le général Oligui Nguema et le président Xi Jinping portait sur les questions énergétiques.
« Nous devons mettre l’accent sur les questions liées à l’énergie », a souligné le ministre des Affaires étrangères. Le Gabon, riche en ressources naturelles, aspire à diversifier son économie en s’appuyant sur des infrastructures énergétiques solides, permettant de soutenir l’industrie et d’améliorer l’accès à l’énergie pour l’ensemble de la population.
Cette démarche s’inscrit également dans une vision d’intégration régionale. Le Gabon, situé au cœur de l’Afrique centrale, veut jouer un rôle moteur dans l’amélioration des infrastructures de transport et de communication à l’échelle régionale.
Les « grandes voies » évoquées par le ministre gabonais sont un appel à la création de corridors de transport reliant les pays de la sous-région, facilitant ainsi le commerce intra-africain et renforçant les liens économiques entre les pays voisins. La Chine, avec son expertise en matière de construction d’infrastructures de grande envergure, est perçue comme un partenaire idéal pour accompagner ces projets d’intégration régionale.
Une coopération stratégique gagnant-gagnant
La coopération entre la Chine et le Gabon a pris au fil des années une dimension plus stratégique. Ce partenariat va bien au-delà des simples échanges commerciaux. Il s’agit désormais d’une relation bâtie sur une approche gagnant-gagnant, où chaque partie tire profit de la coopération. Du côté gabonais, cette relation permet de bénéficier de l’expertise et du soutien financier de la Chine pour la réalisation de projets structurants, tandis que la Chine renforce sa présence en Afrique et sécurise ses approvisionnements en matières premières, notamment en pétrole et en bois, deux ressources abondantes au Gabon.
L’ambassadeur de Chine au Gabon a récemment rappelé que « la Chine marque un intérêt croissant envers l’Afrique en général et envers le Gabon en particulier ». Cela témoigne de l’importance stratégique du Gabon dans la politique africaine de la Chine. En effet, l’Empire du Milieu voit dans le Gabon un pays stable, avec un potentiel économique important, notamment dans les secteurs de l’énergie, des ressources naturelles et des infrastructures.
Le défi de l’industrialisation et de la transformation locale
Toutefois, pour que ce partenariat soit véritablement bénéfique sur le long terme, le Gabon doit relever un défi majeur : celui de l’industrialisation. Pendant longtemps, l’économie gabonaise a reposé sur l’exportation de matières premières non transformées. Aujourd’hui, les nouvelles autorités veulent inverser cette tendance et encourager la transformation locale des ressources, afin de créer davantage de valeur ajoutée et d’emplois sur le territoire national.
Le général Oligui Nguema a ainsi exprimé sa volonté de diversifier l’économie gabonaise et d’accélérer la transformation des secteurs clés, tels que le bois et les hydrocarbures. Cette stratégie vise à faire du Gabon un acteur plus compétitif sur les marchés internationaux, tout en réduisant sa dépendance aux fluctuations des prix des matières premières.
Un avenir prometteur pour la relation sino-gabonaise
La visite du général Oligui Nguema en Chine marque donc une nouvelle étape dans les relations entre les deux pays. Elle traduit une volonté commune d’aller au-delà des projets purement symboliques pour se concentrer sur des réalisations concrètes, capables de transformer durablement le tissu économique gabonais.
Alors que le Gabon aspire à devenir une véritable plateforme régionale en Afrique centrale, la coopération avec la Chine pourrait jouer un rôle central dans la réalisation de cet objectif. Ports, routes, infrastructures énergétiques, autant de projets qui, une fois concrétisés, renforceront la position du Gabon sur la scène africaine et internationale. Avec la Chine à ses côtés, le Gabon semble prêt à franchir un nouveau cap dans son développement, tout en restant fidèle à ses engagements de coopération internationale et de croissance partagée.
Ce partenariat sino-gabonais, fondé sur la confiance et la réciprocité, promet d’être l’un des moteurs de la modernisation du Gabon, tout en inscrivant les deux pays dans une relation de coopération renforcée pour les décennies à venir. Lire Plus !
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