Les agents du Ministère des Eaux et Forêts, regroupés au sein du Syndicat national des professionnels des Eaux et Forêts (SYNAPEF), ont annoncé lors d’une assemblée générale tenue le jeudi 1er août 2024 à Libreville, leur intention de déclencher une grève générale illimitée. Cette décision fait suite à l’insatisfaction croissante des agents face aux retards récurrents dans le paiement de leur prime de rendement par le Général Maurice Ntossui Allogo, leur supérieur hiérarchique. Grève illimitée.
Serge Roland Pambou, président du SYNAPEF, a déclaré à la fin de l’assemblée générale : « Nous allons déposer dès demain un préavis de grève de 8 jours comme indique la loi ». La prime de rendement, versée trimestriellement, accuse actuellement trois trimestres de retard. Une commission a été mise en place récemment pour régulariser la situation concernant l’échéance du 4ème trimestre 2023, avec une enveloppe de 750 millions FCFA. Cependant, les agents ont dénoncé l’affectation de 40% de cette somme, soit 300 millions FCFA, à d’autres fins. Lire Plus !
« Au vu de la loi, cet argent est réservé pour les primes, ce n’est pas pour le fonctionnement ni pour l’investissement. Ce que veut dire que le Ministre a pris 40% de cet argent et on ne sait pas ce qu’il fait avec », a fustigé Serge Roland Pambou, exprimant ainsi le mécontentement général des agents.
Lors de cette assemblée générale, les partenaires sociaux ont également déploré le manque de dialogue avec le Ministre des Eaux et Forêts, qui n’a pas daigné les recevoir depuis son entrée en fonction il y a onze mois. Serge Roland Pambou a critiqué sévèrement le Ministre actuel en le comparant à son prédécesseur, Lee White : « Le Ministre actuel est même pire que l’ancien Ministre Lee White ; au moins lui, il nous écoutait, il nous recevait, même si on se bagarrait ».
En plus du dépôt du préavis de grève, le SYNAPEF a annoncé son intention de saisir par écrit le Président de la République, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, le Premier Ministre Raymond Ndong Sima, ainsi que d’autres autorités compétentes.
La situation demeure tendue au sein du Ministère des Eaux et Forêts, les agents attendant des réponses concrètes à leurs revendications. Le SYNAPEF espère que ces actions permettront de débloquer la situation et d’obtenir le paiement des primes en souffrance, ainsi qu’une meilleure gestion des fonds alloués aux agents.
Réactions et Perspectives
La menace de grève générale illimitée lancée par le SYNAPEF a suscité diverses réactions au sein de l’opinion publique et parmi les autorités gouvernementales. De nombreux citoyens et observateurs suivent de près cette situation, conscients des implications potentielles sur la gestion des ressources naturelles du pays.
Réactions des Autorités
En réponse à cette menace, des sources proches du Ministère des Eaux et Forêts ont indiqué que le Ministre, le Général Maurice Ntossui Allogo, prévoit de s’exprimer publiquement dans les prochains jours. Selon des indiscrétions, il pourrait annoncer des mesures pour apaiser les tensions, bien que les détails de ces mesures restent encore flous.
Le Premier Ministre Raymond Ndong Sima, qui a été saisi par le SYNAPEF, a appelé au dialogue et à la concertation pour éviter une paralysie du secteur. Il a encouragé les deux parties à trouver une solution rapide et efficace pour garantir la stabilité du Ministère et la continuité des services.
Soutien et Solidarité
Plusieurs syndicats et organisations professionnelles ont exprimé leur soutien au SYNAPEF. Ils ont souligné l’importance de respecter les droits des travailleurs et d’assurer le paiement des primes dues. Certains ont même envisagé des actions de solidarité, y compris des grèves synchronisées dans d’autres secteurs.
Impact Potentiel d’une Grève
Une grève générale illimitée des agents des Eaux et Forêts pourrait avoir des conséquences significatives sur la gestion des ressources naturelles et la protection de l’environnement. Les activités de surveillance des forêts, de lutte contre la déforestation illégale et de gestion des parcs naturels pourraient être gravement affectées.
Appel au Président de la République
Le SYNAPEF a également adressé une lettre au Président de la République, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, pour attirer son attention sur la situation critique au sein du Ministère. Ils espèrent que son intervention directe pourra débloquer les fonds nécessaires au paiement des primes et instaurer un dialogue constructif avec le Ministre des Eaux et Forêts.
La situation reste incertaine et les prochains jours seront déterminants pour l’avenir des relations entre les agents du Ministère des Eaux et Forêts et leur hiérarchie. Le SYNAPEF, déterminé à obtenir satisfaction, reste mobilisé et prêt à passer à l’action si leurs revendications ne sont pas entendues. De leur côté, les autorités doivent agir rapidement pour éviter une crise qui pourrait avoir des répercussions importantes sur la gestion environnementale du pays.
Les observateurs espèrent que le dialogue prévaudra et qu’une solution satisfaisante pour toutes les parties pourra être trouvée, garantissant ainsi la paix sociale et la bonne gouvernance des ressources naturelles du Gabon. Créer !
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