Ce dimanche 9 juin, les derniers bureaux de vote des élections européennes fermeront en Italie à 23h, heure de Paris, après quatre jours de scrutin. Quelque 359 millions d’électeurs au total sont inscrits sur les listes électorales pour élire 720 députés européens. Les dirigeants des 27 pensaient que les nombreuses réussites de l’UE depuis le Brexit allaient raffermir l’Europe, mais les sondages prédisent tout de même une nouvelle poussée des partis centrifuges. Populisme en hausse.
Montée en puissance des eurosceptiques
Les partis eurosceptiques, voire europhobes, avaient déjà engrangé des succès sans précédent en 2014 et surtout en 2019, mais cette fois-ci ce sont essentiellement les partis populistes de droite qui devraient tirer leur épingle du jeu. Selon les sondages les plus favorables à un arc-en-ciel allant des souverainistes à l’extrême-droite en passant par les ultra-conservateurs, les populistes de droite pourraient rafler jusqu’à 200 sièges sur 720.
Changement de stratégie après le Brexit
Échaudés par l’état du Royaume-Uni post-Brexit, les plus europhobes ont souvent abandonné leurs propositions de sortie de leur pays de l’Union européenne, comme Geert Wilders aux Pays-Bas ou le Rassemblement national en France, mais cette mouvance existe encore. Surtout, ces partis veulent d’une part durcir les politiques migratoires et d’autre part torpiller la politique pro-ukrainienne de l’Union européenne.
Chercher des alliances
Tous ces partis vont maintenant devoir jouer le jeu des alliances pour constituer des groupes au Parlement européen. C’est indispensable pour peser, obtenir des financements ainsi que des présidences de commission et du temps de parole. Depuis son exclusion du Parti populaire européen de centre-droit (PPE), le Fidesz du Hongrois Viktor Orban cherche des alliances et il fait les yeux doux à Fratelli d’Italia, le parti de son homologue italienne Giorgia Meloni, dont le score sera déterminant. Cependant, la possibilité de créer un grand groupe commun pour toutes les droites semble contre-nature.
Une coalition difficile à constituer
Il ne leur sera pas plus facile de constituer une coalition pour présider le Parlement. Cela remet en faveur le scénario d’une majorité fondée sur le centre-droit et les socialistes qui devraient arriver à se maintenir, mais leurs alliés centristes et écologistes vont perdre des plumes et la recherche d’un partenaire de coalition sera très ardue.
Ainsi, ces élections européennes s’annoncent cruciales pour l’avenir politique de l’Union européenne, marquées par une montée des populismes et des défis majeurs en termes d’alliances politiques. Les résultats définitifs donneront une image plus claire des forces en présence et des nouvelles dynamiques au sein du Parlement européen.
L’avenir de l’Europe en jeu
Les résultats de ces élections européennes seront déterminants pour l’avenir politique et économique de l’Union européenne. Une montée en puissance des partis populistes de droite pourrait bouleverser l’équilibre des forces au Parlement européen et influencer de manière significative les politiques de l’UE. Les enjeux sont nombreux et les défis à venir sont de taille.
Les défis de l’intégration européenne
Avec l’ascension des populistes, les politiques d’intégration européenne pourraient être mises à mal. Les partis populistes de droite sont souvent critiques à l’égard de l’intégration européenne, prônant des politiques plus nationales et souverainistes. Ils pourraient tenter de réduire les pouvoirs des institutions européennes et renforcer les compétences des États membres.
Les politiques migratoires sous pression
L’un des principaux sujets de discorde est la politique migratoire de l’UE. Les partis populistes de droite ont fait de la lutte contre l’immigration un de leurs principaux chevaux de bataille. Une influence accrue de ces partis au Parlement européen pourrait se traduire par un durcissement des politiques migratoires, avec des mesures plus strictes pour limiter l’immigration et renforcer les frontières de l’UE.
Le soutien à l’Ukraine en question
Un autre point de friction est le soutien de l’UE à l’Ukraine. Les partis populistes de droite, souvent proches de la Russie, ont critiqué les sanctions imposées à Moscou et le soutien apporté à Kiev. Une montée en puissance de ces partis pourrait conduire à une remise en question de la politique pro-ukrainienne de l’UE, avec des conséquences potentielles pour la stabilité de la région.
Les scénarios possibles
Plusieurs scénarios sont possibles pour les années à venir en fonction des résultats des élections et des alliances qui se formeront au Parlement européen. Si les partis traditionnels du centre-droit et les socialistes parviennent à maintenir une majorité, l’UE pourrait continuer sur sa voie actuelle, avec des politiques favorisant l’intégration et le soutien à l’Ukraine. Cependant, si les populistes de droite réussissent à former une coalition influente, cela pourrait entraîner un changement de cap significatif, avec des politiques plus nationalistes et eurosceptiques.
Conclusion
Les élections européennes de 2024 marquent un tournant crucial pour l’Union européenne. Les résultats détermineront non seulement la composition du Parlement européen, mais aussi la direction politique que prendra l’UE dans les années à venir. Face à une montée des populismes et des défis majeurs en termes d’alliances politiques, les dirigeants européens devront naviguer habilement pour maintenir la cohésion et la stabilité de l’Union. Les électeurs, quant à eux, jouent un rôle clé en déterminant l’avenir de l’Europe par leur vote, exprimant leurs attentes et leurs préoccupations dans un contexte de changements et d’incertitudes.
Source : Gablibre / RFI
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