Lancé il y a deux ans, le projet de construction du barrage hydroélectrique de Kinguélé Aval connaît actuellement une phase de développement cruciale. Situé à environ 100 kilomètres de Libreville, ce chantier gigantesque est destiné à produire 35 mégawatts (MW) d’électricité. Les travaux, réalisés par l’entreprise chinoise Syno-Hydro, spécialisée dans les infrastructures hydrauliques, avancent à un rythme soutenu grâce à la trêve pluviale, permettant ainsi de franchir une étape significative dans la réalisation de ce projet ambitieux. Progrès du barrage de Kinguélé Aval.
Un chantier en plein essor
Le site de construction est en pleine effervescence, avec une activité intense qui mobilise près de 450 ouvriers, dont 350 sont Gabonais. Des engins de tous calibres sont déployés sur l’ensemble du périmètre, creusant le long de la rivière Mbei dont les eaux alimenteront les turbines de la future centrale. Les travaux de stabilisation des zones excavées, nécessaires à la création du bassin de retenue d’eau, sont également bien avancés. Selon Sylvain Bouye, Directeur Général d’ASONHA Energie, maître d’ouvrage du projet, les premières phases de bétonnage du barrage ont débuté après la fin des excavations, et l’édifice commence à prendre forme avec une hauteur prévue de 45 mètres.
Une contribution significative à l’offre énergétique
Le barrage de Kinguélé Aval est conçu pour répondre à une demande énergétique croissante dans la région de Libreville et ses environs. Une fois opérationnelle, la centrale ajoutera 35 MW au réseau interconnecté de Libreville, soit une augmentation de 13 % de l’énergie disponible. Ce renforcement de la capacité énergétique vise à soutenir non seulement les ménages, mais aussi les opérateurs économiques, contribuant ainsi au développement durable du pays.
Les travaux de construction, actuellement achevés à plus de 30 %, progressent rapidement. La phase de bétonnage a été particulièrement intense durant les mois de juillet et août, et les équipements lourds nécessaires à la production sont en cours de fabrication en Chine. Trois turbines de 12 MW chacune seront installées sur le site, et les premières livraisons de ces équipements ont déjà commencé, avec un calendrier de livraison prévu jusqu’au début de l’année prochaine.
Un modèle de financement innovant
Le financement du projet, dont le coût global s’élève à 118 milliards de francs CFA, repose sur un partenariat public-privé (PPP) entre le fonds français Méridiam et la Gabon Power Company (GPC), filiale du Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques (FGIS). ASONHA Energie, entité créée par ce partenariat, assure la maîtrise d’ouvrage. Philippe Ossoucah, Directeur général de la GPC, souligne que ce projet illustre parfaitement la réussite d’un PPP, permettant de mobiliser des financements privés et ainsi de limiter l’endettement public du pays.
En outre, le projet bénéficie du soutien d’institutions financières internationales telles que la Société Financière Internationale (SFI), la Banque Africaine de Développement (BAD), la Development Bank of Southern Africa et l’Emerging Africa Infrastructure Fund, dans le cadre de l’initiative « Électrifier l’Afrique ».
Vers une énergie verte et durable
Le barrage de Kinguélé Aval deviendra le troisième barrage construit dans la vallée de la Mbei, rejoignant ceux de Kinguélé (57,6 MW) et de Tchimbélé (68 MW), situés respectivement à 10 et 50 km en amont. Ces infrastructures permettront au Gabon d’augmenter sa production d’électricité « verte », réduisant ainsi son empreinte carbone et contribuant à un développement énergétique durable. Lire Plus !
Le barrage de Kinguélé Aval est un projet stratégique pour le Gabon. En apportant une solution durable à la demande croissante d’énergie, il s’inscrit pleinement dans la dynamique de modernisation des infrastructures énergétiques du pays, tout en renforçant son engagement en faveur des énergies renouvelables. Sa mise en service, prévue dans 24 mois, sera une étape décisive vers l’autosuffisance énergétique et le développement durable du Gabon.
Perspectives et défis à venir pour le projet Kinguélé Aval
Alors que les travaux avancent à un rythme soutenu, le projet Kinguélé Aval se heurte également à des défis logistiques et techniques inhérents à la construction d’une infrastructure de cette envergure dans une région au relief accidenté et au climat variable. L’acheminement des équipements lourds, fabriqués en Chine, nécessite une planification rigoureuse afin de respecter les délais serrés imposés par le calendrier de construction.
Gestion des contraintes climatiques et environnementales
Le projet doit également composer avec les contraintes climatiques, notamment les fortes pluies qui peuvent ralentir les opérations de construction. Toutefois, la trêve pluviale observée ces derniers mois a permis une accélération notable des travaux, en particulier dans les phases de bétonnage. Pour anticiper les éventuelles perturbations liées aux conditions météorologiques, le maître d’ouvrage a mis en place des mesures d’adaptation afin de maintenir le rythme de progression des travaux.
En parallèle, le respect des normes environnementales est une priorité pour les parties prenantes. La vallée de la Mbei, riche en biodiversité, nécessite une attention particulière pour minimiser l’impact écologique des travaux. Des études d’impact environnemental ont été menées en amont du projet, et des mesures de compensation écologique sont mises en œuvre, comme la reforestation des zones touchées et la protection des espèces locales.
Impacts socio-économiques positifs pour la région
Le barrage de Kinguélé Aval, au-delà de son apport énergétique, génère également des retombées économiques positives pour la région. L’embauche de 350 Gabonais sur les 450 ouvriers mobilisés sur le chantier témoigne de l’implication locale et de la volonté des autorités de promouvoir l’emploi dans la région. Le projet contribue à dynamiser l’économie locale par la création d’emplois directs et indirects, et stimule le développement des infrastructures connexes, telles que les routes et les logements pour les travailleurs.
De plus, la formation des ouvriers gabonais aux techniques de construction spécialisées dans le domaine hydroélectrique est un atout supplémentaire. Cette montée en compétences permettra de renforcer le savoir-faire local et de disposer d’une main-d’œuvre qualifiée pour de futurs projets similaires.
Une mise en service attendue avec impatience
La mise en service du barrage est prévue dans 24 mois, un délai ambitieux mais réaliste au vu de l’avancement actuel des travaux. Une fois opérationnelle, la centrale sera intégrée au réseau interconnecté de Libreville, grâce à une ligne de 225 kV qui dessert déjà la capitale avec la production des barrages de Kinguélé et Tchimbélé. Cette nouvelle capacité de production permettra d’améliorer la stabilité du réseau et de réduire les coupures de courant qui affectent encore de nombreux usagers.
Les trois turbines de 12 MW chacune, actuellement en cours de fabrication, seront installées sur la roche excavée du site. Leur conception innovante et leur efficacité énergétique devraient permettre un rendement optimal, contribuant ainsi à maximiser la production d’électricité tout en minimisant l’impact environnemental.
Un modèle à reproduire pour le développement énergétique de l’Afrique
Le projet Kinguélé Aval est un exemple probant de partenariat public-privé réussi, capable de mobiliser des fonds privés pour financer des infrastructures critiques, tout en limitant le recours à l’endettement public. Ce modèle pourrait inspirer d’autres pays africains confrontés à des défis similaires en matière de financement de projets structurants.
En intégrant des financements privés, nationaux et internationaux, le Gabon démontre sa capacité à innover dans la gestion de ses ressources et à attirer des investissements étrangers pour le développement de son secteur énergétique. Les institutions financières impliquées, telles que la Société Financière Internationale, la Banque Africaine de Développement et d’autres partenaires, jouent un rôle crucial dans la concrétisation de ce projet.
Un avenir énergétique prometteur pour le Gabon
Avec Kinguélé Aval, le Gabon renforce sa position en tant que leader régional dans le développement des énergies renouvelables. Le pays dispose déjà d’un potentiel hydroélectrique significatif, et le développement de ce troisième barrage dans la vallée de la Mbei marque une étape supplémentaire vers l’atteinte de l’autosuffisance énergétique. En intégrant davantage d’énergie verte à son mix énergétique, le Gabon contribue également à la lutte contre le changement climatique tout en garantissant un avenir durable à ses citoyens.
En conclusion, le barrage hydroélectrique de Kinguélé Aval est bien plus qu’un simple projet de production d’électricité. Il symbolise l’ambition du Gabon de moderniser ses infrastructures énergétiques, de promouvoir le développement durable et de garantir une meilleure qualité de vie à ses habitants. La réussite de ce projet pourrait ouvrir la voie à d’autres initiatives similaires sur le continent, confirmant le rôle du Gabon en tant que pionnier de l’énergie verte en Afrique. Infos Plus !
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